Groupe de réflexion de militants socialistes

La retraite, une affaire de jeunes?

Posted: lundi 11 octobre 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | Libellés : 0 commentaires



La réunion Jeunesse Et Précarité du 29 septembre aura donné la parole à Axel Nicolas, responsable de l'UNL afin d’exprimer les propositions des jeunes lycéens concernant les retraites :

  • -        La retraite à 60 ans à taux plein pour tous.
  • -        L’intégration des années d’études, de formations ou de stages dans le nombre d’années cotisées.
  • -        L’intégration des périodes d’inactivités forcées.
  • -        L’égalité des retraites entre les hommes et les femmes.
  • -        La prise en compte de la pénibilité tout au long de la carrière professionnelle.

Afin permettre le financement de ces propositions, ils préconisent notamment la taxation des revenus du capital et des stock-options ainsi que la suppression du paquet fiscal. 

Axel conclura sa présentation en soulignant les défaillances profondes de la réforme actuelle, à savoir la baisse significative du niveau des retraites qu’elle entraine, mais également le renforcement du chômage et la gestion calamiteuse de la prévention au travail puisqu’il faudra déjà être reconnu à 10 % invalide pour pouvoir voir son année de départ repasser à 60 ans.

Il est à noter que si le mouvement des jeunes semble avoir peiné jusqu’à présent pour se faire entendre sur le dossier des retraites, une action du collectif jeunesse sur les retraites a su créer la surprise récemment en générant le « buzz » sur internet mais également en apparaissant dans Libération et Le Point.
 

Suite au débat généré par ces propositions, le JEP a souligné la très grande pertinence de l’idée consistant à intégrer les années d’études ou de formations dans le nombre d’années de cotisation. Une idée neuve, à creuser, en accord avec l’évolution d’un travail marqué par une formation continue, de plus en plus nécessaire, voire désirée, tout au long de la carrière professionnelle.

Idée qui pourrait notamment venir enrichir la suite du rapport de force engagé avec le gouvernement au vu des préavis de grèves reconductibles annoncés par les partenaires sociaux.

David.

Débattre avec les jeunes ?

Posted: dimanche 21 février 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | Libellés : 0 commentaires

Jeudi 11 février, nous avons proposé à Marylise Lebranchu et Forough Salami, toutes les deux candidates aux élections régionales, de débattre dans un café avec de jeunes brestois.
C’était une première pour le JEP, et nous avons été heureux de profiter de l’expérience du MJS pour l’organisation de ce rendez-vous. Voilà déjà au sein de nos formations politiques la preuve que nous pouvons mêler efficacement les savoirs des différentes générations !

Marylise Lebranchu, député du Finistère et Paul Méhu, secrétaire fédéral du MJS 29.

Malgré la quantité de tracts et d’affiches distribués, une douzaine de jeunes seulement pouvaient se réclamer d’aucune formation politique proche du parti. Les autres, une vingtaine, étaient membre de l’UNL, du MJS ou de syndicats étudiants.
Première difficulté donc de mobiliser ce public qui n’a plus confiance dans les partis politiques.

Que nous ont-ils appris ce soir là ?

1- Ils étaient ravis qu’enfin un tel débat puisse avoir lieu dans un café plutôt qu’à une tribune officielle. Et pourquoi le faire seulement maintenant ? nous ont-ils reprochés.

2- Ils se sont fâchés lorsque toute à son discours Marylise ne s’est pas rendue compte que son public décrochait, peu intéressés par les enjeux de la mise en concurrence des compagnie aériennes… Question lancée par un participant, jeune stewart au chômage, mais qui a vite débouché sur un long monologue, passionné, documenté, et sans rapport aucun avec les préoccupations des autres auditeurs.
Voilà une des raisons qui les éloigne de nous : nos propos ne leurs paraissent pas suffisamment concrets et ils se méfient des beaux discours bien argumentés qui ne débouchent pas sur une amélioration de leur quotidien.

3- Ils veulent qu’on entende leur préoccupations immédiates, en matière d’emploi, de transport et de logement. Ce pour quoi Forough a pu répondre que le Conseil Régional avait déjà pris une série de mesures très concrètes, que les colistiers de Jean-Yves Le Drian avaient bien l’intention de poursuivre et d’amplifier.
Pour autant a-t-elle ajoutée, il ne s’agit pas de tout attendre d’élus qui ne disposent que d’un milliard d’euros pour stimuler le développement économique de toute une région. Impossible avec ce budget de résoudre les difficultés de tous et dans tous les domaines, ce serait un mensonge que de le prétendre.

4- Ils ont demandés pourquoi il n’y avait pas de jeunes sur les listes du PS. Marylise a été très claire sur ce point : elle ne veut pas de « jeunes-alibis » parmi les candidats, là encore ce serait malhonnête. Elle a souligné le risque que représentait pour un jeune encore en formation l’entrée précoce dans la vie politique en tant qu’élu. Risque de ne pouvoir terminer ses études compte tenu du temps que requiert l’exercice d’un mandat, risque de devenir dépendant d’un parti pour assurer sa subsistance car comment gagner sa vie à l’issue du mandat à moins d’en briguer un autre ou de se faire recruter comme assistant par un autre élu ? Pour Marylise c’est ainsi que l’on fabrique des apparatchiks.

5- Mais alors comment peuvent-ils défendre leurs intérêts ?
Ils ont revendiqués les formes d’actions qu’ils affectionnent : regroupement en collectifs autonomes, occupations de locaux suivant l’objectif poursuivi : Mission Locale, Squats, Mairie… Ils ne comprennent d’ailleurs pas que nous ne les rejoignions pas dans ces formes de lutte politique.
Peu disposée à se faire donner une « leçon de lutte » (sic) par de si jeunes gens, Marylise a rappelé le contexte légal qui entourait l’occupation de locaux privés. Se mettre dans une situation à la limite de la légalité peut conduire aux tribunaux, avec des responsabilités énormes, en cas de dérapage ou d’accident (incendie, décès…) comme elle en a fait l’expérience dans le passé en tant que Maire de Morlaix.

6- Ils pensent échapper à l’endoctrinement à s’organisant en collectifs. Ils sont face à ce paradoxe : préserver leur liberté de pensé, leurs différences et leurs intérêts individuels tout en s’appuyant sur le groupe pour faire entendre cette multitude de demandes personnelles. L’inconvénient est qu’en réglant au cas par cas les difficultés d’une poignée d’individus ils ne touchent pas à la structure du système économique qui les a plongés dans cette situation. En refusant de reconnaître leur appartenance à un vaste système socio-économique, ils ne peuvent pas développer une analyse et des solutions valables pour le plus grand nombre.

Que retenir de cette expérience ?

Les jeunes présents ce soir là se sont vu opposer des réponses précises et argumentées à leurs interrogations. Du point de vue du fond, pas de regret, mais sur la forme on peut craindre qu’un discours trop magistral, trop complexe ne leur ait pas laissé le temps d’assimiler les arguments, les noyant au contraire sous un déluge de savoir, suivant un modèle scolaire qui leur répugne particulièrement.

Un véritable débat avec les jeunes suppose que l’on répartisse équitablement les temps de parole et que l’on reconnaisse leurs modes de pensées, sans imposer les écrasantes joutes oratoires auxquelles des élus expérimentés tels que Marylise Lebranchu sont rompus. Exercice difficile, car il s’agit aussi de résister à l’agressivité et aux reproches qui ne manquent pas nous être adressés dès lors que nous nous réclamons d'un parti politique. Reste que si nous voulons VRAIMENT écouter ce que les jeunes ont à nous dire, il faudra accepter de nous taire un peu plus, simplement pour qu'ils puissent parler...

Le JEP en marche

Posted: mardi 19 janvier 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | 0 commentaires


Le JEP se réunit depuis maintenant une année. Année riche d’échanges, de recherches et de rencontres, dans une ambiance à la fois studieuse et passionnée.

25 militants ont participé à nos réunions mensuelles, chacun proposant à son tour une revue de presse ou des notes de lectures. Des cadres du MJS et du PS, des élus, des professionnels de l’éducation et de l’action sociale et des universitaires nous ont rejoints étayant notre travail de leur expérience.

Nous avons eu notamment le plaisir de recevoir Monique Argoualc’h, plusieurs fois primée pour son action pédagogique exceptionnelle dans sa classe relais, puis Christophe Moreau, sociologue avec lequel nous avons organisé une conférence débat sur l’image de la jeunesse pour les militants de BMO.

A présent il est temps pour le JEP de se déployer sur le terrain. C’est à la faveur des élections régionales que nous irons à la rencontre des jeunes, pour les inviter à témoigner et à penser avec nous une politique de la jeunesse résolument dirigée contre la précarisation des jeunes.

Mais au-delà de la campagne, nous poursuivrons nos efforts auprès des jeunes qu’ils se trouvent en formation, au chômage ou en errance, et tous les autres qui n’entrent pas dans ces cadres et ont à nous apprendre qu’il existe autant de façon de vivre sa jeunesse que de jeunes hommes et de jeunes femmes.

Ce blog est le dernier né du JEP. Il se veut le relais de nos analyses, de nos propositions et de nos actions, et chaque membre du groupe peut y contribuer. Et bien sûr tout internaute qui souhaiterait les commenter est le bienvenu !

La précarité selon Joseph Wresinski

Posted: lundi 18 janvier 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | Libellés : 0 commentaires

"La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer des responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible" .

Définition contenue dans l’avis adopté par le Conseil économique et social français les 10 et 11 février 1987, sur la base du rapport "Grande pauvreté et précarité économique et sociale" présenté par Joseph Wresinski.
Cette définition a notamment été reprise par les Nations unies, en particulier dans les travaux de la Commission et du Conseil des Droits de l’Homme sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté.

Le père Wresinski est le fondateur d'ATD quart monde.

Précarité des jeunes: un passage nécessaire?

Posted: dimanche 10 janvier 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | Libellés : 0 commentaires

L’Observatoire des inégalités publie un article « âge et précarité dans l’emploi » d’où il ressort que 34% des 15-29 ans occupent un emploi précaire contre 9% des 30-49 ans.

« Le premier emploi :
Si l’on observe uniquement le premier emploi occupé, pour la génération qui est sortie de l’école en 2001, on retrouve le même phénomène. Le diplôme, même élevé, n’empêche pas la précarité : 40 % des diplômés du troisième cycle ont commencé par un emploi temporaire. Mais les non qualifiés sont 63 % à être dans ce cas. La longueur des études n’est pas le seul paramètre qui joue : certaines filières professionnelles recherchées par les employeurs débouchent sur une insertion rapide.
De l’autre côté, il y a précarité et précarité. Certains contrats temporaires fonctionnent comme des périodes d’essais qui servent de tremplin vers un emploi durable. D’autres en revanche, souvent ceux occupés par les moins diplômés, installent durablement les jeunes dans l’insécurité de l’emploi, notamment par le biais de CDD renouvelés de façon contraire au droit du travail, mais dans l’indifférence générale... »


« Il y a précarité et précarité… », réflexion qui nous entraîne à redéfinir ce terme.
L’accès à un emploi stable implique généralement une période transitoire de précarité, avec des contrats courts, des moments d’inactivités, le temps pour un jeune de se faire reconnaître et de se forger une première expérience professionnelle.

La difficulté surgit quand la précarité est telle que le jeune n’a pas ou plus la possibilité de se projeter dans l’avenir.
Or le démantèlement du droit du travail en vue d’une plus grande « flexibilité » des salariés conduit à une précarisation organisée de l’emploi.
La flexibilité prônée par le MEDEF, poussée à l’extrême, devient synonyme de cette précarité.

Pour exemple, la limitation du nombre de CDD, si elle est prévue par le droit du travail, peut être aisément contournée par les entreprises (il suffit de modifier l’intitulé du poste…), lorsqu’elle n’est pas tout simplement transgressée.
Comme les travailleurs précaires ne sont pas représentés dans les instances de négociation avec les entreprises, que souvent ils sont isolés, ils ne sont pas en mesure de défendre leurs droits (ce qui entre dans la définition de la précarité de Wresinski)

Jeunesse

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La jeunesse est une problématique nouvelle, dans le sens ou c’est l’allongement de sa durée qui en fait une véritable question de société.
Cette question s’est posée à partir des années 1920, dans un contexte d’après-guerre et avec l’apparition du chômage lors de la crise économique de 1929. Pour autant, les difficultés comme les solutions proposées différent selon les pays européens.

On peut penser que lorsqu’une société traverse une crise, elle cherche des boucs émissaires. Actuellement les jeunes seraient les premiers visés (avec les populations immigrées). En France ils portent une image d’irresponsables, en proie au « mal-être », violents, fêtards impénitents, paresseux etc. Globalement les générations plus âgées reconnaissent facilement qu’elles ont peur des jeunes, alors qu’elles devraient assumer un rôle de transmission de leur mémoire et de leurs savoirs et savoir-faire.

La jeunesse désigne une période de transition de la dépendance vers l’autonomie. Au plan sociologique, on considère que l’autonomie est atteinte lorsqu’un adulte dispose d’un emploi lui assurant des revenus suffisants, d’un logement stable et qu’il commence à vivre en couple.
La longueur de cette période d’instabilité augmente et accentue encore les effets de la précarité. L’autonomie s’acquiert en « zig-zag » avec l’alternance de situations d’emploi, de stage et de chômage.

Nous concentrerons nos analyses sur la tranche d’âge 15-25 ans, deux jalons posés par le droit à l’émancipation et l’accès au RMI. Sans nous restreindre systématiquement à ces limites, nous convenons que l’absence d’un revenu minimum avant 25 ans crée une situation de précarité spécifique.

Comprendre, débattre, agir

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Comprendre, débattre, agir

Les difficultés d’accès à l’emploi pour les jeunes, déjà nombreuses, se complexifient en période de crise économique. Le taux de chômage des 15-24 ans en France atteint 23,8% au 3e trimestre 2009 contre 9% pour l’ensemble des actifs. (source INSEE).
En l’absence d’emploi, les jeunes adultes n’ont aucun moyen d’accéder à l’autonomie. Ils restent très longtemps tributaires de leurs familles, quand elles sont en mesure de les soutenir, et des aides ponctuelles accordées dans l’urgence par les collectivités locales et les associations humanitaires.
La précarité et ses conséquences menacent plus particulièrement les jeunes en rupture familiale et ceux issus des milieux les plus pauvres.
La fragilisation psychologique qui en découle les rend plus difficiles à insérer dans la société proportionnellement à la durée de leur exclusion.
Les systèmes d’assistance rencontrent leurs limites entre deux extrêmes :
Les marginaux qui refusent toute forme de dépendance, préférant leur errance assimilée à une forme de liberté aux risques de souffrance inhérents à toute forme d’engagement dans une relation humaine (déception, abandon…).
Les personnes qui deviennent totalement dépendantes des réseaux d’aide sociale, renonçant à assurer eux-mêmes tout ou partie de leur subsistance.

Cette situation socio-économique soulève la question (récurrente) de la place accordée aux jeunes dans notre société. Mis en avant dans les standards publicitaires, conformément à un mythe intemporel de la jeunesse incarnant puissance et beauté, l’espoir de toute société, les jeunes confrontés à la réalité du marché du travail et à l’absence de reconnaissance concrète de leurs capacités d’adultes ressentent les effets d’un discours paradoxal.

Ce groupe vise à explorer cette problématique sous un abord plus militant qu’universitaire même si nous tenons à une certaine rigueur méthodologique. Cette exploration a pour objectif d’apporter des éléments de compréhension, de développer une culture partagée sur ce thème et ainsi de pouvoir en débattre afin de construire un ensemble de propositions politiques cohérentes. Nous n’avons aucune visée exhaustive dans le traitement des questions soulevées ci-dessous. Par contre nous souhaitons partager nos observations, en débattre avec les adhérents du parti et ouvrir la réflexion à un public plus large : professionnels de l’éducation et de l’action sociale, responsables politiques, et bien évidemment les jeunes eux-mêmes.