Groupe de réflexion de militants socialistes

Le JEP en marche

Posted: mardi 19 janvier 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | 0 commentaires


Le JEP se réunit depuis maintenant une année. Année riche d’échanges, de recherches et de rencontres, dans une ambiance à la fois studieuse et passionnée.

25 militants ont participé à nos réunions mensuelles, chacun proposant à son tour une revue de presse ou des notes de lectures. Des cadres du MJS et du PS, des élus, des professionnels de l’éducation et de l’action sociale et des universitaires nous ont rejoints étayant notre travail de leur expérience.

Nous avons eu notamment le plaisir de recevoir Monique Argoualc’h, plusieurs fois primée pour son action pédagogique exceptionnelle dans sa classe relais, puis Christophe Moreau, sociologue avec lequel nous avons organisé une conférence débat sur l’image de la jeunesse pour les militants de BMO.

A présent il est temps pour le JEP de se déployer sur le terrain. C’est à la faveur des élections régionales que nous irons à la rencontre des jeunes, pour les inviter à témoigner et à penser avec nous une politique de la jeunesse résolument dirigée contre la précarisation des jeunes.

Mais au-delà de la campagne, nous poursuivrons nos efforts auprès des jeunes qu’ils se trouvent en formation, au chômage ou en errance, et tous les autres qui n’entrent pas dans ces cadres et ont à nous apprendre qu’il existe autant de façon de vivre sa jeunesse que de jeunes hommes et de jeunes femmes.

Ce blog est le dernier né du JEP. Il se veut le relais de nos analyses, de nos propositions et de nos actions, et chaque membre du groupe peut y contribuer. Et bien sûr tout internaute qui souhaiterait les commenter est le bienvenu !

La précarité selon Joseph Wresinski

Posted: lundi 18 janvier 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | Libellés : 0 commentaires

"La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer des responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible" .

Définition contenue dans l’avis adopté par le Conseil économique et social français les 10 et 11 février 1987, sur la base du rapport "Grande pauvreté et précarité économique et sociale" présenté par Joseph Wresinski.
Cette définition a notamment été reprise par les Nations unies, en particulier dans les travaux de la Commission et du Conseil des Droits de l’Homme sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté.

Le père Wresinski est le fondateur d'ATD quart monde.

Précarité des jeunes: un passage nécessaire?

Posted: dimanche 10 janvier 2010 | Publié par Jeunes et Précarité | Libellés : 0 commentaires

L’Observatoire des inégalités publie un article « âge et précarité dans l’emploi » d’où il ressort que 34% des 15-29 ans occupent un emploi précaire contre 9% des 30-49 ans.

« Le premier emploi :
Si l’on observe uniquement le premier emploi occupé, pour la génération qui est sortie de l’école en 2001, on retrouve le même phénomène. Le diplôme, même élevé, n’empêche pas la précarité : 40 % des diplômés du troisième cycle ont commencé par un emploi temporaire. Mais les non qualifiés sont 63 % à être dans ce cas. La longueur des études n’est pas le seul paramètre qui joue : certaines filières professionnelles recherchées par les employeurs débouchent sur une insertion rapide.
De l’autre côté, il y a précarité et précarité. Certains contrats temporaires fonctionnent comme des périodes d’essais qui servent de tremplin vers un emploi durable. D’autres en revanche, souvent ceux occupés par les moins diplômés, installent durablement les jeunes dans l’insécurité de l’emploi, notamment par le biais de CDD renouvelés de façon contraire au droit du travail, mais dans l’indifférence générale... »


« Il y a précarité et précarité… », réflexion qui nous entraîne à redéfinir ce terme.
L’accès à un emploi stable implique généralement une période transitoire de précarité, avec des contrats courts, des moments d’inactivités, le temps pour un jeune de se faire reconnaître et de se forger une première expérience professionnelle.

La difficulté surgit quand la précarité est telle que le jeune n’a pas ou plus la possibilité de se projeter dans l’avenir.
Or le démantèlement du droit du travail en vue d’une plus grande « flexibilité » des salariés conduit à une précarisation organisée de l’emploi.
La flexibilité prônée par le MEDEF, poussée à l’extrême, devient synonyme de cette précarité.

Pour exemple, la limitation du nombre de CDD, si elle est prévue par le droit du travail, peut être aisément contournée par les entreprises (il suffit de modifier l’intitulé du poste…), lorsqu’elle n’est pas tout simplement transgressée.
Comme les travailleurs précaires ne sont pas représentés dans les instances de négociation avec les entreprises, que souvent ils sont isolés, ils ne sont pas en mesure de défendre leurs droits (ce qui entre dans la définition de la précarité de Wresinski)

Jeunesse

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La jeunesse est une problématique nouvelle, dans le sens ou c’est l’allongement de sa durée qui en fait une véritable question de société.
Cette question s’est posée à partir des années 1920, dans un contexte d’après-guerre et avec l’apparition du chômage lors de la crise économique de 1929. Pour autant, les difficultés comme les solutions proposées différent selon les pays européens.

On peut penser que lorsqu’une société traverse une crise, elle cherche des boucs émissaires. Actuellement les jeunes seraient les premiers visés (avec les populations immigrées). En France ils portent une image d’irresponsables, en proie au « mal-être », violents, fêtards impénitents, paresseux etc. Globalement les générations plus âgées reconnaissent facilement qu’elles ont peur des jeunes, alors qu’elles devraient assumer un rôle de transmission de leur mémoire et de leurs savoirs et savoir-faire.

La jeunesse désigne une période de transition de la dépendance vers l’autonomie. Au plan sociologique, on considère que l’autonomie est atteinte lorsqu’un adulte dispose d’un emploi lui assurant des revenus suffisants, d’un logement stable et qu’il commence à vivre en couple.
La longueur de cette période d’instabilité augmente et accentue encore les effets de la précarité. L’autonomie s’acquiert en « zig-zag » avec l’alternance de situations d’emploi, de stage et de chômage.

Nous concentrerons nos analyses sur la tranche d’âge 15-25 ans, deux jalons posés par le droit à l’émancipation et l’accès au RMI. Sans nous restreindre systématiquement à ces limites, nous convenons que l’absence d’un revenu minimum avant 25 ans crée une situation de précarité spécifique.

Comprendre, débattre, agir

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Comprendre, débattre, agir

Les difficultés d’accès à l’emploi pour les jeunes, déjà nombreuses, se complexifient en période de crise économique. Le taux de chômage des 15-24 ans en France atteint 23,8% au 3e trimestre 2009 contre 9% pour l’ensemble des actifs. (source INSEE).
En l’absence d’emploi, les jeunes adultes n’ont aucun moyen d’accéder à l’autonomie. Ils restent très longtemps tributaires de leurs familles, quand elles sont en mesure de les soutenir, et des aides ponctuelles accordées dans l’urgence par les collectivités locales et les associations humanitaires.
La précarité et ses conséquences menacent plus particulièrement les jeunes en rupture familiale et ceux issus des milieux les plus pauvres.
La fragilisation psychologique qui en découle les rend plus difficiles à insérer dans la société proportionnellement à la durée de leur exclusion.
Les systèmes d’assistance rencontrent leurs limites entre deux extrêmes :
Les marginaux qui refusent toute forme de dépendance, préférant leur errance assimilée à une forme de liberté aux risques de souffrance inhérents à toute forme d’engagement dans une relation humaine (déception, abandon…).
Les personnes qui deviennent totalement dépendantes des réseaux d’aide sociale, renonçant à assurer eux-mêmes tout ou partie de leur subsistance.

Cette situation socio-économique soulève la question (récurrente) de la place accordée aux jeunes dans notre société. Mis en avant dans les standards publicitaires, conformément à un mythe intemporel de la jeunesse incarnant puissance et beauté, l’espoir de toute société, les jeunes confrontés à la réalité du marché du travail et à l’absence de reconnaissance concrète de leurs capacités d’adultes ressentent les effets d’un discours paradoxal.

Ce groupe vise à explorer cette problématique sous un abord plus militant qu’universitaire même si nous tenons à une certaine rigueur méthodologique. Cette exploration a pour objectif d’apporter des éléments de compréhension, de développer une culture partagée sur ce thème et ainsi de pouvoir en débattre afin de construire un ensemble de propositions politiques cohérentes. Nous n’avons aucune visée exhaustive dans le traitement des questions soulevées ci-dessous. Par contre nous souhaitons partager nos observations, en débattre avec les adhérents du parti et ouvrir la réflexion à un public plus large : professionnels de l’éducation et de l’action sociale, responsables politiques, et bien évidemment les jeunes eux-mêmes.